Trouver un logement lorsque l’on est freelance relève du parcours du combattant, particulièrement dans les grandes villes dont bien sûr Paris. Les appartements libres sont rares et les candidats nombreux. Or, l’un d’entre eux a toujours une situation plus stable que la nôtre. Cependant, louer un appartement sans CDI reste tout de même possible, tout comme obtenir un crédit pour acheter un bien immobilier. Découvrez comment y parvenir rapidement.
Pourquoi est-ce si difficile de louer un appartement sans CDI ?
En France, il est très compliqué pour un propriétaire français de déloger un locataire mauvais payeur. On comprend tout à fait les raisons de la mise en place de ce type de loi : protéger les plus démunis et éviter de voir des familles entières se retrouver à la rue en plein mois de février.
Cependant, cette situation crée un autre type de problème : les propriétaires, extrêmement méfiants, font davantage confiance aux personnes en mesure de présenter un contrat de travail en CDI et des fiches de paie bien fournies.
Du coup, des indépendants gagnant bien leur vie se voient souvent refuser un contrat de location car ils ne peuvent pas fournir les papiers qu’attendent les propriétaires.
Dans d’autres pays européens comme l’Angleterre par exemple, les choses se passent différemment. Il est très courant de payer un loyer hebdomadaire et si la somme n’est pas versée en début de semaine, c’est la porte. S’il est donc très facile de se retrouver à la rue, il est également relativement aisé d’en sortir. Les propriétaires sont beaucoup moins regardant sur les garanties et acceptent un locataire du moment qu’il a de quoi payer le premier mois.
Trouver une location sans le sacro-saint CDI
La France compte 3 millions de travailleurs indépendants. Ce chiffre en perpétuelle augmentation montre que ce type de statut séduit malgré quelques désavantages comme celui d’éprouver des difficultés à louer un logement. Voici des solutions qui devraient vous faciliter la tâche.
Soignez votre dossier de demande de location
Si vous n’avez pas de fiches de paie à présenter, vous devez constituer un dossier solide dont les pièces suivantes sont indispensables :
- un justificatif d’identité,
- le Kbis de votre entreprise,
- son numéro de siret,
- le certificat d’identification de l’INSEE,
- vos deux derniers avis d’imposition,
- une attestation de vos revenus sur l’année en cours (délivrée par votre comptable) ou bien une photocopie de vos déclarations mensuelles ou trimestrielles de CA,
- la photocopie des contrats de vos clients réguliers.
Pour parfaire votre candidature, vous pourrez également fournir :
- vos trois dernières quittances de loyer,
- votre dernier avis de taxe d’habitation,
- une lettre de recommandation de votre ancien propriétaire.
Votre dossier doit être bien présenté, organisé et prêt à tout moment. Plus vous donnerez l’impression d’être sérieux, plus vos chances de décrocher un contrat de bail seront élevées.
Évitez les agences immobilières
Les agences immobilières agissent au nom d’un propriétaire et appliquent des critères de sélection manquant de souplesse. L’humain, le feeling et les sentiments n’ont aucun rôle à jouer dans le choix du locataire.
Par contre, entrer en contact avec un propriétaire particulier peut faire tourner la situation à votre avantage. Certains veulent avant tout que l’on prenne soin de leur bien immobilier et choisiront donc quelqu’un qui est capable de le faire. Il faut donc mettre en avant un mode de vie calme, l’absence de tabagisme, en encore l’envie de remettre un coup de peinture tous les ans, etc.
Explorez le web à la recherche de sites proposant des services de mise en relation entre particuliers : le bon coin, pap, entre particuliers, locservice, immojeune, etc.
Privilégiez également le bouche à oreille. Demandez autour de vous, sur vos réseaux sociaux si personne ne connaît un propriétaire cherchant un locataire de confiance. Car certains misent tout sur le réseau et préfèrent laisser leur bien vacant plutôt que de confier les clés à un parfait inconnu. C’est surtout vrai pour les seniors qui ont besoin d’être rassurés et veulent éviter les ennuis à tout prix.
Pour trouver la perle rare, regardez les annonces dans les supermarchés et commerces du quartier où vous voulez vivre. Épluchez également les petite annonces dans les journaux locaux. Certaines personnes utilisent encore activement ces moyens de communication.
Si cela vous convient, vous pouvez également envisager la colocation qui s’organise souvent sous forme de sous-location. Un seul des habitants est officiellement locataire et les autres lui versent une somme prédéfinie chaque mois. Cela les prive de toute aide sociale pour le paiement du loyer mais cette solution présente l’avantage d’être plus accessible. Même si un minimum de garanties sera demandé, le choix du colocataire se fera surtout au feeling.
Trouvez un garant qui rassure les propriétaires
Même si vous avez la trentaine passée, vous pouvez demander à une personne de votre famille de se porter garant. Si elle est en CDI et gagne bien sa vie, cette solution devrait marcher.
Si votre entourage ne peut pas vous venir en aide, vous pouvez souscrire un contrat avec un organisme pouvant se porter caution. C’est le cas par exemple de Cautioneo qui aide les indépendants à trouver un logement.
En cas de perte d’emploi ou d’accident empêchant le locataire de travailler, les loyers sont payés par le garant pendant 3 mois. De quoi rassurer les locataires qui pourront ensuite faire jouer leur garantie loyers impayés.
Pour bénéficier de ce service, le locataire doit payer un certain pourcentage de son loyer. Pour Cautioneo, il s’agit de 3,5 %. Chez Youse, un autre prestataire, cela monte à 3,8 %.
La garantie loyers impayés
Les propriétaires ne souscrivent pas tous à une assurance les protégeant des loyers impayés. Pourtant, cela leur permettrait d’être plus souple dans le choix de leur locataire.
Contrairement à ce que l’on a tendance à penser, la garantie loyers impayés peut être mise en place pour les indépendants, à condition que leur entreprise ait montrée une activité ininterrompue pendant les deux années précédant la demande.
De plus, il est possible de demander cette garantie sans aucune condition après 6 mois de loyers payés. Il peut donc être envisageable pour un indépendant gagnant bien sa vie de s’arranger avec le propriétaire, en payant dès le départ 6 mois de loyer. Bien sûr, cela signifie qu’il faut avoir un compte en banque bien rempli. Cette solution est donc loin d’être accessible à tout le monde.
Devenir propriétaire lorsque l’on est freelance
Acheter un bien immobilier lorsque l’on est indépendant est tout à fait possible. Cependant, cette solution est envisageable pour les freelances en activité depuis au moins trois ans.
Les banques demandent en effet à consulter l’évolution du bilan annuel sur cette période pour évaluer la pérennité de l’entreprise avec suffisamment de recul. Un CA constant ou sans cesse en hausse depuis trois ans vous apportera la confiance de votre banquier. Si les revenus sont irréguliers, cela risque d’être plus compliqué.
Cependant, le CA n’est pas la seule donnée examinée. Car s’il est élevé mais que tout part dans les frais, il ne restera pas grand chose pour votre remboursement d’emprunt. Les banques calculent donc également la moyenne du montant des salaires que vous vous êtes versés pendant cette période.
Il faut également savoir que le statut de micro-entrepreneur ne suscite pas la confiance des établissements bancaires. Pour emprunter, il vaut mieux être en EURL ou en SASU.
Pour faciliter les démarches et gagner du temps, il peut être intéressant de se tourner vers un courtier en crédit. Il saura vous orienter vers les banques susceptibles de vous accorder un prêt. Pour leur service, certains prélèvent un pourcentage uniquement aux banques, d’autres demandent également un pourcentage aux particuliers. Il est donc important de bien se renseigner sur les frais avant de s’engager avec ce type de prestataire.
Le portage salarial : être indépendant tout en recevant des fiches de paies
Vous avez l’intention de vous mettre à votre compte prochainement et vous vous demandez quel statut choisir ? Pour plus de sécurité et pour bénéficier des mêmes avantages qu’un salarié tout en étant indépendant, vous pouvez choisir le portage salarial.
Vous recevrez tous les mois une fiche de paie en fonction des prestations réalisées. La société de portage vous rémunère quoi qu’il arrive, même si certains retards de paiement voire des impayés se produisent. En conséquence, vos revenus sont plus stables qu’en auto-entreprise et vous gagnez des points auprès des propriétaires méfiants.
La société de portage salarial ITG travaille en collaboration avec des organismes, comme Action Logement, pour proposer à ses consultants une aide à la location ou à l’emprunt bancaire. Par exemple, ces derniers peuvent bénéficier d’une avance pour le dépôt de garantie d’une location ainsi qu’une garantie de loyers impayés. Pour les futurs propriétaires, les partenaires d’ITG favorisent l’accès au prêt à taux zéro et proposent des crédits travaux à 1 %, en fonction des revenus de chacun.
Trouver un logement n’est donc pas mission impossible pour les indépendants mais ils devront certainement faire preuve de plus de persévérance et de patience que leurs collègues salariés.